Jour 1
On récupère une voiture de location à l’aéroport de Kushiro en fin d’après-midi et on part vers le lac Akan. On suit des routes rectilignes à travers champs et forêts, on croise les cervidés locaux. Il bruine. Il fait nuit quand on arrive à l’hôtel à Akancho.
Jour 2
On roule 30min vers l’Est jusqu’à l’onsen Yamanoyado Nonaka. De là on part à l’assaut du mont Meakan. D’abord dans un joli sous-bois, puis en terrain plus dégagé. On aperçoit le lac Onneto tout proche et on continue l’ascension. On fait une pause à 45min du sommet sur un replat. L’heure est déjà avancée, le soleil brûle, et on n’a presque plus d’eau. On décide donc de redescendre après avoir profité de la vue. C’est le début du séjour, mieux vaut jouer la sécurité.
On se repose un peu en bas, puis on reprend la voiture pour aller sur les rives du lac Onneto. Il y a un terrain de camping sur les berges avec de nombreuses tentes. La bruine d’hier revient.
De retour à l’hôtel, on profite du couché de soleil sur le lac Akan.
Jour 3
Départ pour Utoro. On passe un col puis on fait une première halte au bord du lac Kussharo. On marche sur un chemin de 2km qui fait le tour de la péninsule Wakoto. La chaleur et l’humidité ambiante est difficilement supportable, et la végétation dense masque la plupart des points de vue. Je suis exténué en revenant sur le parking.
On repart en longeant les rives du lac, et on s’arrête sur la plage de Sunayu pour déjeuner. Puis on continue vers l’un des observatoires du lac Mashū. La route s’élève jusqu’à 650m et une terrasse construite au point haut offre un panorama plongeant sur le lac. Ici il fait frais, presque froid. Le vent souffle fort et les nuages nous traversent à toute allure. C’est très agréable.
On redescend et on s’arrête quelques minutes pour voir la mare Kaminoko-ike. Au fond de cette mare d’un bleu azur se trouvent quelques troncs d’arbres. Comme l’eau reste froide en toute saison, le bois ne se décompose pas.
Après deux heures de route et une pause repas, on arrive enfin à Utoro. On s’arrête un peu avant la ville pour observer les étoiles et la lune qui se reflète sur la mer.
Jour 4
Ce matin, l’objectif est d’aller voir le lac Rausu, accessible à pied depuis le col Shiretoko. Pas de dénivelé ou presque, 6km aller-retour : une formalité.
On s’arrête au Shiretoko Nature Center avant de rejoindre le col (l’office de tourisme de la région) pour s’informer. Un membre du staff nous conseille de louer des bottes pour aller voir ce lac. Une centaine de paire de bottes de toutes tailles attend sagement à côté. Je doute un peu de l’utilité de la chose mais on finit par partir avec nos bottes sous le bras. On laisse la voiture au col, pris dans les nuages. Le départ est à 3km de là, mais comme il n’y a pas de parking là-bas, le dernier tronçon se fait en bus. Une fois sur place, on repère difficilement le départ puisqu’il n’est pas indiqué depuis la route. Bref, 10m plus loin, on entre dans le vif du sujet en découvrant un chemin inondé. On progresse lentement dans 20cm d’eau trouble. Il y a quelques passages au sec mais ils sont bien courts. On patauge la plupart du temps, dans de la boue plus ou moins liquide. Il faut éviter des branches basses, enjamber des troncs tombés en travers du chemin. La vue est bouchée par le brouillard et une végétation basse mais dense. Et toujours de l’eau… On boucle le premier kilomètre en 1h, quelle galère ! On fait une pause devant un lac secondaire et on fait demi-tour. Tant pis pour le lac Rausu… De retour sur la route, on doit attendre le bus 1h ou marcher 40min jusqu’au col : on attend, et on profite de l’ambiance “brumeuse”. Après 45min une voiture se gare et fait monter un marcheur qui attendait à côté de nous. Le conducteur nous propose également de nous déposer au col et on embarque.
On récupère la voiture, on retrouve le soleil et on retourne au Nature Center. On rend les bottes – merci bien – et on mange un morceau à la cafétéria. On part ensuite à la rencontre des cinqs lacs de Shiretoko (ou Shiretoko-Goko) à 20min de route.
La visite commence par la projection d’une vidéo sur les dangers liés à la présence de l’ours dans les parages : comment éviter les rencontres, et que faire si un ours se pointe malgré tout. Un guide donne quelques détails complémentaires et répond aux questions, puis ouvre la porte du site. Le chemin est plat, ombragé et très bien entretenu. On évolue dans un décor spectaculaire. On découvre les lacs l’un après l’autre, comme tant de miroirs reflétant les montagnes en arrière-plan. Des daims promènent ça et là. Majestueux.
On finit la journée dans un restaurant d’Utoro, et on goûte la spécialité locale à base d’agneau grillé.
Jour 5
Ce matin nous avons rendez-vous au Nature Center avec Gen-san, pour une promenade guidée. Il pleut quand nous sortons du centre en direction de la mer. On traverse une clôture grillagée et on se retrouve dans une forêt de feuillus, qui se transforme subitement en fôret de connifères. Gen-san nous explique que la première a remplacé d’anciens terrains cultivés, alors que la seconde est “primaire”. Il nous montre des arbres, fleurs et champignons remarquables. Les traces de griffes d’ours sur un tronc. Des empreintes. La pluie cesse. On avance doucement et on arrive au-dessus d’une crique que l’on contourne. On replonge dans la fôret avant de déboucher sur une nouvelle falaise. Depuis celle-ci, on a une vue sur une bonne partie de la côte Nord de Shiretoko, mais l’extrémité est cachée par le brouillard. Gen-san nous prête ses jumelles pour observer des oiseaux marins, alors qu’une famille de daims se restaure tranquillement à quelques pas. Il est temps de revenir vers le centre, par un autre chemin forestier. Après avoir quitté Gen-san, on prend la voiture pour déjeuner dans un restaurant de fruits de mer non loin d’Utoro.
On traverse ensuite la péninsule jusqu’à la petite ville de Rausu. Le col est dégagé cette fois, et la route se fait rapidement. Arrivés à l’hôtel, on prend le temps de se reposer et de profiter des bains chauds.
Difficile de trouver une table le soir à Rausu, mais la ville est charmante. On finit dans un restaurant de yakitori peuplé d’habitués.
Jour 6
On reçoit un appel à 7h. L’excursion pour tenter d’observer des baleines est annulée : le temps est mauvais, la mer n’est pas praticable et les bateaux restent au port. Dommage.
On prend la voiture pour longer la côte Sud de la péninsule. On fait quelques arrêts sur des points d’intérêt et on revient vers Rausu. On déjeune et on reprend la route vers Hamanaka.
On fait une pause à Shibetsu au milieu du trajet, mais on ne traîne pas.
En arrivant à Hamaka, on pose nos affaires à l’hôtel et on va voir le cap Azechi, tout prêt de là. Les nuages sont de la partie, le couché de soleil est aussi annulé.
Jour 7
On se rend à Nemuro pour un déjeuner de poisson et fruits de mer. Puis on fait le tour de la péninsule. On visite d’abord le cap Nosappu, le point le plus à l’Est du Japon. Un monument et des panneaux plantés devant la mer réclament la restitution d’une partie des îles Kouriles.
Puis c’est le cap Hanasaki, qui offre de belles vues sur la côte, et une passerelle qui amène au plus près des vagues qui explosent sur les rochers.
Enfin, c’est le cap Ochiishi, avec sa promenade surélevée en rondins de bois et son phare. On est presque seuls, le temps est maussade et l’obscurité arrive doucement. L’atmosphère devient irréelle. Un groupe de daims s’attarde encore autour du parking quand on récupère la voiture.
En rentrant, bain chaud et repas au Kiritappu Onsen qui surplombe Hamanaka.
Jour 8
On rentre doucement vers l’aéroport de Kushiro, en faisant quelques escales sur la côte. L’occasion de voir la mer sous de nouveaux angles, de se faire attaquer par des nuées de moustiques, et de faire connaissance avec un renard pas des plus farouches.
On mange en vitesse à l’aéroport après avoir déposé la voiture. Retour à Kyoto.